Collection: Félix DESCHAMPS MAK

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A propos / About

Félix Deschamps Mak est né en 1996 à Paris. Il est diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en
2021 et a eu l'opportunité de faire un échange scolaire à l'Institut Repine à Saint-Pétersbourg. En
dehors de la peinture, il a l'habitude de produire des décors de théâtre, qui nourrissent son approche de l'espace et de la présence.
Après sa première exposition personnelle à la Galerie Lazarew en 2022, il est admis à la prestigieuse Casa de Velázquez (Académie de France à Madrid), pour leur résidence 2022-2023.

Félix Deschamps Mak was born in 1996 in Paris. He graduated from Ecole des Beaux-Arts de Paris in 2021 and had the opportunity to make a school exchange at Repine Institute in Saint-
Petersburg. Aside from painting, he is used to producing theater scenery, which nourish his approach of space and presence.
After his first solo show at Galerie Lazarew in 2022, he got admitted to prestigious Casa de
Velázquez (Académie de France in Madrid), for their 2022-2023 residency.

Expositions / Exhibitions

See the full biography

Expositions - Exhibitions

Duels, Galerie Lazarew, Paris, 2024

Les Chambres de Verre, Pavillon Comtesse de Caen, Paris, 2024

Château Sentimental, Galerie Javault Eva Pritsky, Paris, 2024


Art Libris, ARCO Madrid, fév. 2023


Opening Night(s), Monte Esquinza, Madrid, fev 2023


Galerie Cruce, Madrid, fev 2023


Luxembourg Art Week, Galerie Lazarew, Luxembourg, 2022


En soi, pour toi, au-delà, Institut Français de Madrid, septembre 2022


The Patriot, Galerie O’Flaherty’s, New York, 2022


In the Room, Cité Radieuse - Le Corbusier, Marseille, 2022


Première Partie, exposition personnelle, Galerie Lazarew, Paris, mars - avril 2022


Rien que des possibilités, rien que des désirs, Galerie Lazarew, Paris, 2021


KOPECK, Théâtre National de Marseille La Criée, 2020


Jackpot! Foire Aemergence, Paris, 2019


MAGMA, Beaux-Arts de Paris, 2018

Texte / Text

Au théâtre, la première partie d’un spectacle correspond à l’exposition. C’est là que le décor est planté et que l’on rencontre les personnages sans se douter encore du rôle principal ou secondaire qu’ils ont à jouer. L’intrigue n’intervient pas encore ; il y a tout juste le début d’une narration, c'est-à-dire et précisément une situation. Les toiles de Félix Deschamps Mak ont quelque chose de cette première partie. L’idée de scène apparait très vite à la façon dont l’artiste représente l’espace : des figures géométriques simples et des applats de
couleur qui construisent et ordonnent le regard mais sans recourir à la perspective. Des rapports se créent, d’oppositions ou de complicité visible par exemple dans Grande Fenêtre (2021). Les postures, les gestuelles créent une attente, un suspens que l’on retrouvait déjà dans La Famille de saltimbanques de Picasso où les artistes sont figurés dans un temps
hors représentation et en même temps prennent la pose ; comme si la peinture était avant tout recherche d’une présence. Félix Deschamps Mak préfère parler de figures que de personnages : Figure voûtée (2021), Figure agenouillée (2022), Deux figures et un singe (2022) et ces titres n’ont sans doute rien d’anodin dans leurs manières d’évoquer sans caractériser. La figure est générique, comme
une silhouette, elle se pose dans un espace mais de façon indéfinie ; elle prend un espace, elle appelle notre regard mais nous reste inconnu. Mis à part dans Autoportrait au bonnet vert (2022) qui induit la reconnaissance d’un modèle, le sujet ne s’affiche pas. On retient davantage une posture, qu’un visage et même dans les portraits, c’est une lutte de traits, de grimaces qui prévaut et finalement un rapport au masque. Une tension très forte existe dans la représentation que l’artiste nous propose des corps, entre ceux qui sont voutés et ceux qui se tiennent droit, un registre pathétique et un registre héroïque. Les deux Figure à la veste rose et Figure à la veste jaune (2021) fonctionnent à cet égard comme un dyptique proposant deux façons d’être au monde.
Si le monde est une scène, ce que proposait Shakespeare faut-il s’y résigner ou, mise en
abyme, jouer une pièce dans la pièce ? Le Matador (2022) ne concentre-il pas toutes les pulsions de de mort en un spectacle bien rodé ? Dans les toiles de Félix Deschamps Mak, quelque chose d’un existentialisme se fait jour jusque dans l’isolement des figures, qui même réunies gardent leur quant à soi. Au bord de l’accident, Collision III (2022), ou de la tragédie, ses oeuvres montrent une humanité en prise avec elle-même et convoquent le souvenir d’images violentes. L’artiste travaille ses compositions avec le souvenir d’autres tableaux et des photos d’actualités, qu’il réassemble. Prenant soin d’abstraire ses figures de tout autre contexte que la peinture, il établit des rapports de contraste. Les tonalités entres les gris de peyne presque bleu, les jaunes et les rouges orangées nous rappellent notre position de spectateur face à l’évènement et permettent de dépasser le traumatisme, l’effet de sidération. Le spectacle peut continuer...

Henri Guette,
Membre de l’AICA
Jeune Critique d’Art
Point Contemporain
Mars 2022